Les
prochaines élections municipales auront lieu en mars 2014. Les
propositions de candidatures, dans quelques grandes villes, ont déjà
fait l'objet de débats, ou de primaires. Dans les petites communes,
même si les enjeux sont moindres, les listes se constituent
tranquillement. Je profite de cette occasion pour rappeler quelques
éléments qui vont avoir, ces prochains mois, toute leur importance.
Généralités.
Dans
les communes, l’État ne délègue pas de représentants dotés de
compétences générales, comme les préfets dans les départements
et les régions.
Le
maire bénéficie d’une « double casquette » : il est à la fois
agent de l’État et agent de la commune en tant que collectivité
territoriale.
Le
maire est élu par le conseil municipal au scrutin secret lors de la
première réunion du conseil suivant les élections municipales.
En
tant qu’agent de l’État :
Sous
l’autorité du préfet, le maire remplit des fonctions
administratives dont notamment :
- la publication des lois et règlements ;
- l’organisation des élections ;
- la légalisation des signatures.
- Le maire est chargé, sous l’autorité du représentant de l’État dans le département, de l’exécution des mesures de sûreté générale et des fonctions spéciales qui lui sont attribuées par les lois, par exemple de l’application de la loi no 79-1150 du 29 décembre 1979 sur la publicité, les enseignes.
- En cas d’urgence, ou pour renforcer dans un but d’ordre public local, la mesure prise par l’autorité supérieure en matière de police, le maire peut être appelé à intervenir au titre de son pouvoir de police administrative générale, en complément des polices spéciales étatiques (par exemple la police spéciale des monuments historiques et des sites naturels).
- Il exerce aussi des fonctions dans le domaine judiciaire sous l’autorité du procureur de la République : il est officier d'état civil et célèbre par exemple les mariages civils et officier de police judiciaire.À ce titre, il concourt par son pouvoir de police à l'exercice des missions de sécurité publique.Il peut, en particulier sur les instructions du procureur de la République ou du juge d'instruction, être amené à diligenter des enquêtes sur la personnalité des personnes poursuivies ainsi que sur leur situation matérielle, familiale ou sociale.En pratique, ces missions sont surtout confiées aux maires des communes où il n’existe pas d’autres officiers de police judiciaire.
- Le maire dispose également d'une fonction judiciaire civile, qui lui confère le droit de recevoir des actes authentiques au nom de la République française.
En
tant qu’agent exécutif de la commune :
- Le maire est chargé de l’exécution des décisions du conseil municipal et agit sous contrôle de ce dernier. Il représente la commune en justice, passe les marchés, signe des contrats, prépare le budget, gère le patrimoine communal.
- Il exerce des compétences déléguées par le conseil municipal et doit alors lui rendre compte de ses actes. Les délégations portent sur des domaines très divers (affectation des propriétés communales, réalisation des emprunts, création de classes dans les écoles, action en justice...) et sont révocables à tout moment. La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales autorise le maire à subdéléguer, à un adjoint ou un conseiller municipal, les attributions qui lui ont été confiées par délégation.
- Le maire est titulaire de pouvoirs propres. En matière de police administrative, il est chargé de maintenir l’ordre public, défini dans le Code général des collectivités territoriales comme le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. Il s’agit également de polices spéciales (baignade, circulation…).
Le
maire est aussi le chef de l’administration communale. Il est le
supérieur hiérarchique des agents de la commune et dispose d’un
pouvoir d’organisation des services.
(sources :
viepublique.fr et wikipédia)
Questions
d'actualité.
Notre
pays a été, durant les premiers mois de l'année, secoué par une
tornade médiatique qui a eu pour centre « le mariage pour
tous ». Les manifestations se sont multipliées, les
argumentaires, parfois stupides ont monopolisé les unes de la
presse, et les choses ont fini par se tasser : la lassitude, les
vacances ou le désintéressement de la quasi totalité des français
y est sans doute pour quelque chose. Cette levée de bouclier, que
quelques hystériques ont voulu désigner par « printemps
français » n'était rien d'autre qu'une tempête dans un verre
d'eau. Quelques maires, de-ci de-là, sont quand même parvenus à
faire parler d'eux, et pas nécessairement en bien. Sans doute
voulaient-ils préparer leur future campagne en se mettant au
diapason de leur électorat, toujours prêts et prompt à retourner
leur veste en cas de besoin.
Même
si, à l'origine, le débat avait pour thème le mariage entre
personnes du même sexe, il est rapidement devenu un problème
d'éthique, de procédure, de morale, de conscience ou d'honneur,
comme je l'ai lu sur le site du prétendant au trône de France, qui
ne touchait plus que les maires. Les mariés, pour l'occasion,
passaient au second plan.
L'article
suivant est signé Elie Geffray, Prêtre et maire d'Éréac (Côtes
d'Armor) :
« Mariage gay : en
célébrer à l’église n’aurait rien de choquant
La clause de conscience
évoquée par certains maires n’est pas recevable. Un édile doit
faire respecter les lois de la République. La loi sur le « Mariage
pour tous » a été votée par un Parlement démocratiquement élu,
validée par le Conseil constitutionnel et promulguée par le
président de la République. Celle-ci s’impose à chacun.
Un maire ne doit pas faire
intervenir ses opinions personnelles religieuses ou éthiques dans
l’exercice de ses fonctions, en particulier en matière d’Etat
civil. Il s’agit d’un représentant de l’Etat. Introduire une
telle clause pour les mariages entre personnes de même sexe pourrait
entraîner certaines dérives. Demain, pourquoi un maire musulman ne
ferait-il pas jouer la clause de conscience pour ne pas servir de
porc dans les cantines scolaires, par exemple. On peut trouver toutes
sortes de prétextes pour faire jouer une clause de conscience.
Comparer clause de
conscience des médecins et mariage homosexuel est aberrant
Cette clause ne peut jouer
que pour des raisons éthiques qui engagent l’intéressé de façon
personnelle. Or, lorsque nous sommes officiers d’Etat civil, nous
ne sommes en aucun cas engagés par notre éthique personnelle.
Comparer la clause de conscience des médecins sur l’IVG et le
mariage homosexuel est aberrant.
En tant que membre du
conseil presbytéral du diocèse et homme d’Eglise, je m’interroge
sur la situation paradoxale dans laquelle se trouve l’Eglise après
l’adoption du mariage homosexuel. La République française est
dorénavant moins excluante que l’Eglise catholique. Pourtant, à
mon sens, une lecture de l’évangile ne permet pas d’exclure qui
que ce soit en raison de son appartenance sociale, de son ethnie ou
de son orientation sexuelle. En ce sens, je ne serai pas choqué que
des mariages entre personnes de même sexe puissent être célébrés
à l’église. »
Celui-ci
est signé par Noël Mamère, Député EELV et maire de Bègles :
« Les maires refusant
de célébrer les mariages seront suspendus de leur fonction, comme
je l'ai été en 2004
Les maires refusant de
célébrer les mariages homosexuels seront soumis à la même
sanction que j'ai subi lorsque moi, j'ai ouvert les droits. Puisque
j'ai été sanctionné par M. de Villepin Premier ministre, en étant
suspendu de mes fonctions de maire, le 5 juin 2004, parce que j'avais
ouvert des droits. Donc ceux qui ne veulent pas accepter cette idée
très démocratique et républicaine selon laquelle on ouvre des
droits, et qui ne veulent pas le faire, seront suspendus de leur
fonction, comme je l'ai été. Moi, j'ai pris le risque et je l'ai
assumé. Je n'étais pas dans la posture d'un maire qui refusait
d'appliquer la loi, j'ai essayé de la précéder. »
Ce
dernier article, qui pourra servir de conclusion, est signé par
Arnaud Julien, Président du comité départemental UMP de
l'Hérault :
« Les maires ne
devraient pas refuser de célébrer des mariages homosexuels. Ils
sont là pour appliquer la loi républicaine. Bien sûr, il y a des
cas de conscience, mais cela me semble très difficile de ne pas
appliquer la loi. »
Pour
prendre connaissance de l'intégralité des articles relatifs au
sujet ci-dessus, vous pouvez vous rendre à la page suivante :
http://www.newsring.fr/societe/1463-mariage-gay-les-maires-peuvent-ils-refuser-de-le-celebrer
Les
autres obligations du maire.
L'élection
des sénateurs.
Les
prochaines élections sénatoriales françaises se dérouleront en
septembre 2014.
Ces
élections permettront d'élire les 178 sénateurs de la nouvelle
série 2 (fin des mandats de 10 ans de certains sénateurs de
l'ancienne série C élus en 2004 et des mandats de 6 ans des
sénateurs de l'ancienne série A élus en 2008).
Sur
les 178 sénateurs à renouveler, il y a quatre-vingt-seize sénateurs
de droite et quatre-vingt-deux sénateurs de gauche. La droite doit
conserver tout ses sièges et en prendre quatre supplémentaires à
la gauche pour faire basculer la haute-assemblée. Confrontée à une
forte impopularité, la majorité présidentielle craint de perdre le
Sénat. Le report des cantonales et des régionales à 2015 est perçu
par l'opposition sénatoriale comme une manœuvre destiné à ce que
le corps électoral soit plus favorable à la gauche.
Sur
la carte, les départements de couleur grise sont concernés par le
renouvellement de 2014 (série 2)
Les
sénateurs sont élus dans chaque département par un collège
électoral composé :
- des députés et des sénateurs ;
- des conseillers régionaux de la section départementale correspondant au département (selon les cas : conseillers de l’Assemblée de Corse, conseillers à l’assemblée de Guyane, conseillers à l’assemblée de Martinique) ;
- des conseillers généraux ;
- des délégués des conseils municipaux ou des suppléants de ces délégués.
- Les conseils municipaux élisent parmi leurs membres dans les communes de moins de 9000 habitants :
- 1 délégué pour les conseils municipaux de 9 et 11 membres ;
- 3 délégués pour les conseils municipaux de 15 membres ;
- 5 délégués pour les conseils municipaux de 19 membres ;
- 7 délégués pour les conseils municipaux de 23 membres ;
- 15 délégués pour les conseils municipaux de 27 et 29 membres.
- Dans les communes de 9 000 habitants et plus, tous les conseillers municipaux sont délégués de droit. En outre, dans les communes de plus de 30 000 habitants, les conseils municipaux élisent des délégués supplémentaires à raison de 1 pour 800 habitants en sus de 30 000. En pratique, les délégués supplémentaires sont souvent des permanents des partis politiques, des collaborateurs des élus, des parents ou des amis.
Il
est inutile de préciser que les élections municipales de 2014
auront une grande influence sur les sénatoriales qui se dérouleront
quelques mois plus tard.
Le
parrainage des candidats à l'élection présidentielle.
Seuls
les élus peuvent apporter leur soutien à une candidature,
c'est-à-dire les maires (il y a 36 000 communes en France), mais
aussi les députés, les sénateurs, les parlementaires européens,
les conseillers régionaux et généraux ainsi que des membres de
l'Assemblée corse et des Assemblées d'outre-mer.
Au
total, il y a donc potentiellement plus de 47 000 élus qui peuvent
signer. D'un point de vue statistique, avec le nombre d'élus et la
règle géographique des parrainages, il ne peut y avoir
théoriquement que 80 candidats. Mais ce chiffre est purement
théorique puisque la plupart des élus refusent d'apporter leur
soutien à un quelconque candidat.
La
carte ci-dessus indique le seul parrainage d'un élu de la région de
Caudebec en Caux : il s'agit de celui du Maire de Vatteville la
Rue. Madame le Maire de Saint-Wandrille, comme nombre de ses
collègues n'a souhaité parrainer aucun candidat, pas même un de ce
que la presse appelait « les petits candidats ».